SynDIAG

L’alpha-synucléine est une protéine présente naturellement dans le cerveau. Cependant, lorsque cette protéine s’accumule de manière anormale en formant des fibres, elle peut provoquer plusieurs maladies neurodégénératives regroupées sous le terme de synucléinopathies, notamment la maladie de Parkinson (MP), la maladie à corps de Lewy (DCL) et l’atrophie multisystématisée (AMS). Ces maladies touchent des millions de personnes dans le monde et sont difficiles à diagnostiquer car elles se manifestent par des symptômes similaires tels que des troubles moteurs, des pertes de mémoire et des changements de comportement. De plus, ces symptômes ne sont pas spécifiques à ces maladies qui peuvent également être confondues avec d’autres pathologies. En moyenne, il faut plusieurs années pour les diagnostiquer correctement, et le taux d’erreur peut atteindre jusqu’à 30 %. Cette difficulté s’explique par l’absence de tests spécifiques et fiables pour le diagnostic des synucléinopathies surtout à un stade précoce.

Des résultats récents suggèrent que l’hétérogénéité des synucléinopathies pourrait s’expliquer en partie par la présence de différentes conformations de fibre d’α-syn (ou polymorphes fibrillaires) chez les patients. Le laboratoire du porteur a sélectionné des aptamères ARN résistant aux nucléases qui peuvent se lier de manière différentielle à ces polymorphes. Ces aptamères ont été utilisés pour développer une méthode (AptaFOOT-Seq) qui permet d’obtenir par séquençage à haut-débit une « empreinte moléculaire » différente en fonction des polymorphes. Ces empreintes ont permis de distinguer des polymorphes obtenus à partir de patients atteints de la MP, de la DCL ou de l’AMS. Ce résultat suggère que cette méthode pourrait être utilisée pour améliorer le diagnostic des synucléinopathies.

Contact : Frédéric DUCONGÉ (CEA MIRCEN, équipe Thérapeutiques innovantes et translationnelles)